Jour de deuil
Jour de deuil
L'annonce est arrivée
comme un couperet.
Un être aimé nous a quitté.
Un être aimé est décédé.
Les démarches administratives
nous jettent sur le qui-vive.
A peine de temps pour le chagrin ;
il faut faire vite, il faut faire bien !
Enfin, hélas, le jour arrive,
comme dans un mauvais rêve .
Et la peine, si vive,
ne connaît pas de trêve
pour les moments intimes,
pour les instants ultimes :
embrasser une dernière fois
la joue glacée ou le front froid.
Savoir que son âme n'est plus là,
le ressentir au fond de soi !
Maintenant, on nous presse
pour fermer le couvercle ;
plongée dans sa détresse
la famille forme un cercle.
On va rejoindre des amis,
on part pour la cérémonie.
Tassés sur la place de l'église,
à nouveau notre cœur se brise,
à l'arrivée du corbillard
drapé de gris, paré de noir.
Toutes ces fleurs qui décorent
le si précieux trésor,
nous font pleurer encore
sur ce qui fut son corps !
Des étrangers,
visages fermés,
sortent alors le cercueil...
Réalités d'un jour de deuil !
Ils l'emmènent vers le chœur,
ils emportent notre cœur !
On les suit en silence,
désolation immense...
Petits discours
ou grande messe,
instants bien trop lourds
chargés de tristesse !
Saoulés par l'odeur de l'encens
et seul, en soi, malgré les gens,
on feuillette des pages de vie,
à l'intérieur, on lui sourie,
même si à l'extérieur,
on pleure !
On se rappelle tant de choses.
On voudrait dire tant de choses.
Combien ici, l'ont vraiment connu ?
Combien ici, l'ont vraiment aimé ?
Combien, l'ont peut-être déçu ?
Combien viennent juste pour se faire remarquer ?
C'est l'heure de la bénédiction.
On s'approche avec émotion
et malgré la gorge nouée,
on avance avec dignité
pour faire ce geste symbolique
d'un adieu à son corps physique !
Vient le recueillement extatique
sur la musique mélancolique
qui remue tous nos sentiments
les malaxant, les mélangeant !
Nous ne sommes plus là...
notre peine s'évade et s'en va,
rejoindre d'autres peines d'antan,
revivre d'autres enterrements,
raviver d'autres déchirements !
Et pendant quelques instants,
tous nos chers disparus apparaissent,
ils sont là, réunis, mais nous laissent
fatigués, vidés, sans forces !
Dès-lors c'est eux qui nous portent
et c'est encore eux qui nous forcent
à refermer, du ciel, la porte
car il faut bien que l'on sorte !
Les uns choisissent l'inhumation,
d'autres préfèrent la crémation...
Dernier chapitre d'émotion...
quelque soit leur décision !
On se souviendra du temps qu'il faisait
en cette longue et pénible journée...
soleil de plomb, pluie diluvienne,
tempête de neige ou arc-en-ciel...
Je suis devant ma porte.
Je me tiens sur le seuil ;
Mes excuses qu'importe...
trop de tout, trop d'écueils !
Je n'ai pas pu venir,
ce jour te soutenir !
Mais tu sais...
Je suis devant ta porte,
mon cœur est sur le seuil
et je sais...
qu'avec toi, tu l'emportes
ce vilain jour de deuil.
En douceur je t'exhorte !
Je ne te laisse pas seule !
Je sais que tu devines
tous mes pâles sourires !
Tu vois ma triste mine
qui ne saurait mentir !
A toi, ma chère Karine, ce 25 octobre 2013
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